Voilà maintenant une semaine que nous sommes allés faire du ski, pour la première fois depuis notre arrivée en Norvège l’été dernier. Et comme les norvégiens ne font rien comme les autres, ou presque, nous avons pris le…. bateau pour rejoindre la station de Sauda au fond d’un des fjords du Rogaland (comté équivalent aux régions en France. Stavanger est dans le Rogaland).
Mais n’allons pas trop vite… Tout a commencé il y a quelques semaines lorsque l’équivalent du CE a proposé de faire une sortie famille au ski. Ni une, ni deux, nous voilà inscrit ! La sortie approchant, me voilà en quête d’un traineau pour emmener Luisa avec nous et faire profiter tout le monde des joies de la glisse. Vous ne voyez pas de quoi je parle ? L’image suivante va éclairer votre lanterne 😉
C’est finalement sur finn.no (l’équivalent norvégien de leboncoin.fr) que je trouve une pulken à louer. Je voyais ça moyennement grand, en fait c’est… grand : obligé de mettre la voiture en break pour ramener le bazar ! De retour à la maison, nous voilà en train d’essayer différentes configurations pour installer notre puce car la coque est presque nue hormis une sorte de tapis de sol façon tapis de gym. Tout y passe : couverture polaire, plaid et même le matelas à langer qui finalement emporte tous les suffrages avec ses rebords qui permettent de bien caler Luisa. Bref l’installation est validée. La veille de la sortie tout le monde fait un tour au boulot pour louer les skis (de fond)/bâtons/chaussures. Nous avons maintenant tout l’équipement pour affronter les pentes enneigées.
Malheureusement (car rien ne se déroule jamais suivant le plan) le jour J, la nuit de repos n’aura pas permis d’effacer la fatigue accumulée par Delia les jours précédents. C’est donc finalement accompagné des deux « grands » que je partirai à l’assaut de la montagne sans le traineau… Mais au moins nous savons maintenant qu’on peut avoir tout le matériel pour partir la famille au complet.
Première surprise de la journée lorsque je regarde dehors sur le coup des 6 heures du matin : il a neigé et un petit centimètre de neige recouvre l’extérieur.
C’est à l’heure des braves (ndlr : 8 heures :-)) que nous embarquons sur le bateau à destination de Sauda. Discipline militaire ou déformation professionnelle, au choix, tout le monde range ses skis sur le pont supérieur, bien alignés, comme à l’inspection. On peut sourire mais rien de plus pratique 😉
A l’intérieur cela ressemble à la cabine d’un très gros porteur, genre 747 j’imagine (configuration 3/6/3 soit 12 places de front). Il y a même un petit snack où tout le monde se précipite pour prendre un café car il ne fait pas chaud-chaud en ce samedi matin…
Les petits ont pris leurs DS et passent donc l’essentiel de la traversée le nez dans la console ce qui me permet d’aller sur le pont pour apprécier la vue du fjord. Magnifique ! Mais le vent dû à la vitesse du bateau fait chuter la température… Brrrrrr.
Après deux heures de traversée nous arrivons à Sauda, tout au fond du fjord. Là, trois bus nous attendent pour amener tout le monde, 10 minutes plutard, à la station. L’enneigement a l’air excellent et pourtant nous ne sommes qu’à 380m d’altitude 😉
Première interrogation : où sont les pistes de ski de fond… ? La station n’est pas très grande, comme c’est souvent le cas en Norvège. Ils ont de grands domaines de fond mais l’alpin n’est pas aussi développé que dans nos massifs pyrénéens ou alpins. Sur environs 150 personnes qui participent à la sortie, les fondeurs se comptent sur les doigts d’une main et sont tous français. Exception culturelle ? Dans ces conditions nous partons un peu au hasard à la recherche des traces. Mon sens légendaire de l’orientation finit par nous mener au départ de la seule piste de fond de la station… Au pays du « cross-country » nous sommes tombés sur la seule station sans domaine de fond.
Cela n’entame pas l’enthousiasme des petits et nous chaussons notre équipement pour nous élancer (doucement) sur la piste qui descend. 10 mètres plus loin les deux traces parallèles s’arrêtent. Un peu court pour une piste de fond… La suite se passe donc sans trace sur une piste finalement assez large pour laisser s’exprimer toute la puissance.
Mattéo découvre les premières sensations de glisse et nous faisons de concert des allers-retours sur une portion relativement plate. Bibi quant à elle retrouve rapidement ses repères d’alpin et se lance dans des descentes de plus en plus pentues, jusqu’à inventer une technique toute personnelle de descente « à l’envers à reculons ». Définitivement pas dans le manuel mais très marrant 🙂
La journée se passe entre descentes en chasse neige avec loulou bien tenu entre les jambes, bibi qui part faire une boucle avec le reste des français « fondeurs » et repas de midi réconfortant pris dans la salle commune (au chaud). Et oui au chaud car même si le ciel est d’un joli bleu, le soleil n’est pas bien haut et peine à passer la crête des montagnes, si bien que nous sommes dès le début de l’après-midi à l’ombre.
Mais voilà qu’approche 16H qui sonne le retour au bus et dans la foulée au bateau. Retour dans le calme où les DS reprennent du service. Les corps sont fatigués mais les esprits encore vifs. Je profite du calme des jeunes pour aller admirer le coucher de soleil sur la mer sur le pont supérieur.
Ce fut une bien belle échappée et même si la station n’était pas vraiment adaptée au ski de fond nous avons bien profité de la neige fraiche. La prochaine fois nous mettrons le cap vers Sirdal où les pistes de fond sont longues comme un jour sans pain 😉
PS : des vidéos sont en préparation pour vous montrer les exploits « en mouvement » 🙂