Et oui tout arrive… Même si ce n’est qu’une étape sur le long chemin qui va se poursuivre avec les études puis une dure vie de labeur jusqu’à une éventuelle retraite, qui sera très certainement un concept oublié d’ici là. Sans compter les 12 enfants et autant de chiens, chats, poissons rouges et autres rongeurs de tout poil. Ah les années de jeunesse insouciante… Elles sont désormais derrière elle… Mais ne tuons pas (de suite) les espoirs de la jeune majeure 🙂
Comme chacun le sait, le 29 juin 2024 a été précédé par… le 28, 27, 26, etc. mais surtout par un séjour en Italie, à Naples plus précisément, cadeau d’anniversaire collectif et familial pour marquer d’une pierre cet évènement majeur. Majeur(e), tout le monde aura noté la référence, voire le trait d’humour.
L’année scolaire de Grade 11 à peine achevée, au sens littéral, sur l’hôtel du début des vacances, notre majeure en puissance à ce moment-là, s’est envolée le 14 juin vers le pays de la pizza et des pâtes al dente. Quelques heures plus tard elle arrivait sur le sol napolitain. Il est écrit, dans le « Guide du parfait voyageur (1937) » aux Editions Grosses Galères, que tout voyage se doit de commencer par un évènement marquant. A la loterie, Clara a tiré le boudiou-où-est-passé-ma-valise, un grand classique des voyages en avions de nos jours. Une valeur sûre diront certains. Car, oui, qu’on se le dise! La valise n’était pas sur le tapis infernal à l’arrivée… Début en fanfare pour ce séjour qui se voulait festif.
Un bagage retardé, ce n’était pas la première fois que nous devions y faire face. La procédure est connue : enregistrement de la réclamation sur le site de KLM, attente de la localisation du bagage par KLM (l’AirTag nous avait déjà indiqué qu’il était bien resté à Amsterdam…) puis acheminement du dit bagage à l’adresse de destination enregistrée à l’étape 1. Rien de bien nouveau sous le soleil donc.
Oui mais…
Car il y a toujours un « mais »… et en voilà l’explication.
Une fois constatée l’absence du bagage, la famille Tipton (ie. Haylee et ses parents) et leur invitée s’étaient joyeusement mis en route pour rejoindre la base US, pendant que votre serviteur se régalait avec la réclamation en ligne. Je suis 7e dan en la matière. Saisie du numéro de réservation, du vol, de l’identité, de divers détails annexes puis clic sur ENVOYER et…. surprise 😱 à la lecture du message final fort peu amène que je peux résumer ainsi:
Nous sommes désolé mais vous ne pouvez pas faire de réclamation en ligne pour ce vol. Veuillez vous présenter au comptoir pour enregistrer votre réclamation.
KLM helpdesk
Passées les quelques secondes de 🤬🤬🤬🤬🤬🤬, pendant lesquelles je me demandais dans quel pays de seconde zone ma fille a atterri, il m’a fallu me résoudre à prévenir bibi de la situation. Demi tour donc pour la troupe et retour à l’aéroport… File d’attente au comptoir, enregistrement de la réclamation et les voilà tous repartis de nouveau, direction la base US pour un début de vacances dans la joie. J’imaginais déjà les parents d’Haylee nous maudire sur 99 générations… mais il n’en fût rien d’après les dires de bibi.
Je vous épargnerai le détail au jour le jour mais le séjour en Italie s’est donc déroulé au rythme de la vie d’une famille américaine, ce qui peut prendre parfois des allures déroutantes, même pour notre bibi bercée aux concepts internationaux. A titre d’exemple pour illustrer le propos, le petit-déjeuner était parfois un concept inexistant ou même fluctuant, avantageusement remplacé parfois dès 9h30 par des baked-potatoes dans le centre commercial situé sur la base US. What is this for a breakfast, me direz-vous? Sur le plan diététique certainement une horreur mais sur sur le plan culinaire une expérience matinale intéressante, voyez plutôt :
- grosse pomme de terre cuite, coupée en deux,
- bacon,
- poulet (chicken),
- crème aigre (sour cream),
- cornichons (pickles),
- sauce BBQ
Si votre estomac se révulse 🤢 à la lecture de ces quelques lignes, c’est normal. C’est le signe d’un esprit sain, du moins du point de vue culinaire.
Mais ne vous y trompez pas, ça n’allait pas être la seule « découverte » de la cuisine américaine, si tant est qu’on puisse marier ces deux mots 🤪 Plus que le contenu c’est la fréquence des repas qui a surpris notre pas-encore-majeure-à-l’époque bibi. Le lunch ne se prend pas forcément à midi et le diner n’est pas forcément le soir. C’est plutôt : quand on veut, avec un degré de maitrise du recyclage des restes de la veille qui frise l’excellence. Mais des frites de la veille ça reste des frites de la veille… Difficile d’accomplir des miracles de ce côté-là. Pour autant le tableau n’est pas aussi noir que ces quelques lignes pourraient le laisser croire. Elle n’est pas morte de faim et n’a pas fait d’intoxication alimentaire… Ce fût au final une expérience appréciée par la grande.
Je passe également sur les réveils matinaux vers 7h du matin, chose
incroyable pour notre grande habituée aux grasses, voire obèses, matinées. Mais
bizarrement aucune plainte ne fut enregistrée malgré cet horaire qui l’aurait
fait se transformer en ours(e) mal réveillée sous d’autres latitudes (ndlr: à
la maison). Une histoire de contexte assurément 😏 Et quand on se lève à
7h du matin, la journée est plus longue, voire beaucoup plus longue si on se
couche à 5h du matin (mais alors on se lève à 11h, faut pas pousser). Ce qui
laisse le temps, parfois, de faire… rien 🤣. Bien sûr ça n’a pas
été le cas souvent mais il est arrivé que les deux comparses passent la journée
à méditer dans la chambre sur les tenants et aboutissants de la politique
monétaire de l’Ouganda (pays pris au hasard) dans un contexte de contraction du
marché des obligations à 10 ans. Autrement dit : la glande à l’état pur… Mais
c’est ça aussi les vacances.
Détail insignifiant pour certains mais pas pour une jeune femme fille, le choix du maillot de bain dans la perspective de baignade(s) synonyme(s) de bronzage hawaïen. De façon à contraster avec sa peau blanche initiale, elle avait choisi un maillot de bain… blanc 🤣 Une question de goût. Si le soleil fut indubitablement de la partie avec des températures frôlant les 40°, le résultat final fut pour le moins… discret. Pas de teinte de peau foncée ou même légèrement halée mais un beau blanc norvégien digne d’une fin d´hiver. Sans doute la faute à la crème solaire indice 18 000 ou alors à un refus obstiné de la peau de bronzer. Le sujet fut bien évidemment l’objet de gentilles moqueries à son retour et le restera sans doute encore longtemps. Moqueurs nous? Pas le moins du monde…
Dans le fameux livre précédemment mentionné (Guide du parfait voyageur – 1937), il est un chapitre sur le voyage retour et ses galères potentielles. Bien que l’avion à cette époque ne fût pas le moyen de transport massivement utilisé qu’il est aujourd´hui, il y est fait mention des retards et divers désagréments, livre visionnaire s’il en est…
La version « courte » de cette fin de périple se résume ainsi : retard de plus de deux heures au départ de Naples pour des raisons qui resteront plus ou moins inconnues, correspondance ratée à Amsterdam, plus de vol pour Stavanger ce soir-là, attente au Transfert desk à Amsterdam, nouveau billet pour un vol le lendemain matin dès 8h, recherche d’un hôtel à 21h afin de passer la nuit (la solution qui consistait à dormir en boule dans un coin de l’aéroport n’a fait rire personne – sauf moi bien sûr), chambre finalement trouvée au Hilton$$$.
Elle n’était bien évidemment pas livrée à elle-même car j’étais au téléphone dès le début, en mode conseiller-premium-à-votre-service. D’ailleurs elle était tellement peu stressée qu’elle a eu le temps, une fois le chambre d’hôtel réglée, d’engloutir un monstrueux burger/frites/glace au Burger King local 🍔 🍟 🥤 🍧! Quelle belle preuve de résilience… et d’estomac solide.
Ces péripéties de dernière minute ont donc clôturé un voyage qui avait débuté sous les mêmes auspices 😁.
Le récit est désormais clôturé et il est temps de vous dire, ou plutôt écrire, un grand merci à tous pour lui avoir permis de réaliser ce beau voyage et d’avoir revu sa bestie. C’est une belle façon de marquer le passage dans la majorité et malgré les quelques désagréments relatés ici, elle ne garde que d’excellents souvenirs de cette escapade napolitaine.
Pour le même prix, vous avez droit aux plus belles photos prises par Clara sur place. Chacun pourra reconnaitre ses talents artistiques, sans aucun doute hérités de son père (en mode autosatisfaction, c’est totalement gratuit).
Le lendemain, 29 juin, jour fatidique marquant le passage à l’état de « majeure », nous avons fêté ça dignement en présence de « papi Alain », comme dit Lulu. Pour cause de retour perturbé, Bibi n’a pas eu ni le temps ni l’énergie de préparer son propre gâteau d’anniversaire, chose qu’elle a coutume de faire. C’est donc un gâteau « tout-prêt » qui a vu le soufflage des bougies et le dévorage en règle qui a suivi.
La voilà désormais majeure ! Vite, allons l’inscrire sur les listes électorales !