Un peu de Moyen Âge en 2020…

Sous ce titre un peu racoleur ou mystérieux, je vous laisse choisir, se cache un nouvel épisode de nos aventures en mode {retour à la nature} ou {mais comment faisaient-ils avant?}. Pendant 5 jours et 4 nuits nous avons vécu dans un chalet que certains qualifieraient de basique, mettant de côté électricité, eau courante et toilettes modernes. Un gaz pour cuisiner, deux poêles pour se chauffer et des toilettes sèches pour le vous-savez-quoi ont été les seul « luxes » que nous nous sommes permis lors de notre séjour. Et autant vendre la mèche maintenant, tout le monde à apprécié ce retour à l’essentiel dans une sorte de dénuement moderne.

Quittant le confort de notre maison le 29 décembre nous n’avons eu à parcourir que 80 kilomètres pour rejoindre le lieu de notre « retraite » sur la route qui mène à Sirdal, soit à peine 1H30 de route.

Premier constat : il y a de la neige, les enfants sont soulagés! Il fait gris mais c’était à prévoir…

Deuxième constat : la cabine est spacieuse et très propre. On va pouvoir déployer les jeux que nous avons pris soins d’amener.

Troisième constat et je m’arrêterai là : il caille méchamment à l’intérieur avec un petit… 1.5° pour être précis ! En fait il fait plus chaud à l’extérieur.

Un brin frisquet

La mission prioritaire devient donc l’allumage des feux et la constitution de la réserve d’eau potable. Pour cela la neige et le torrent tout proche sont les meilleures sources d’approvisionnement.

J’en entends pourtant certains crier à l’infamie de laisser des enfants sous une température aussi basse! Thénardier sortez de ce corps! Rassurez-vous, des couvertures et des plaids étaient disponibles et les enfants se sont installés sur le sofa en attendant que les flammes réchauffent un peu l’atmosphère. Pendant ce temps les parents-esclaves ont déchargé la voiture laissée quelques 100 mètres plus loin sur le parking clairsemé.

Une fois les affaires déballées et installées il est alors temps de prendre un bon chocolat chaud accompagné de tartines, non pas de beurre et confiture, trop classique, mais d’une sorte de pâté gout « caviar ». So Norwegian! La température monte petit à petit si bien que vers 15H00, soit une grosse heure après notre arrivée, il fait presque 8° 🙂 Grand luxe!

C’est maintenant que les jeux font leur apparition car bizarrement il n’y a ni télé, ni tablette et encore moins de Nintendo Switch. Il y a bien des prises électriques et des luminaires alimentés par des panneaux solaires ainsi qu’une batterie mais cette dernière, même rechargée au maximum, ne nous autorisera que 10 minutes d’éclairage et encore seulement le dernier jour. On comprend mieux la présence du stock de bougies. Qu’importe. C’est là que le Monopoly fait son entrée triomphale. Je parle du vrai Monopoly et non pas de la version Junior. Je fais référence à celui dont les parties durent une éternité (pour ceux qui ont la patience d’arriver jusqu’au bout sans balancer plateau, billets et maisons à travers la pièce au bout d’un moment…). Autant le dire maintenant nous n’avons pas atteint cet état de béatitude propre à tout joueur arrivant au terme d’une de ces interminables parties. Nous nous sommes contentés de jouer pendant un temps, voire de tricher un peu pour certains ou d’inventer des règles soi-disant officielle pour une autre. Non je n’ai pas cité Bibi. Je l’ai fait? Alors je ne l’ai pas dit fort.

Monopoly, le vrai !

16H00. La température grimpe encore, il fait 17°. Cela fait maintenant un moment que les plaids et polaires ont été abandonnés sur le sofa et bizarrement tout le monde trouve qu’il fait chaud 🙂

Le dosage du chauffage est finalement un art assez subtil qui nous aura demandé une journée de calage. De 1.5° en arrivant nous sommes grimpés à 24° vers 19H00. Une fois les foyers à plein régime, pas facile d’ajuster la puissance. Nous avons donc joué de la porte menant au sas d’entrée, qui sert accessoirement de frigo, pour faire rentrer un peu d’air frais et réguler la température intérieure. Tout un art je vous dis…

Le lendemain (30 décembre)

Sans doute est-ce la joie ou l’émotion ou un mélange de deux mais Clara fut un-petit-peu-malade pendant la nuit. Je vous épargne les détails qui n’ont pas leur place sur ce blog. Disons simplement pour résumer que ça nous a valu un petit aller-retour à la maison pour laver et changer des affaires dont les draps au premier chef. La pauvre Bibi a passé sa journée allongée en mode cafard phytoxé. Comme vous l’imaginez il n’y a rien eu de bien notable ce jour-là hormis quelques kilomètres rajoutés au compteur.

Le lendemain du jour du 🤢 (31 décembre)

La température dans le chalet est descendue à 8° au petit matin. Ça réveille les esprits, du moins celui du pater qui se colle à la corvée d’allumage des feux. Les esprits s’éveillent donc petit à petit à commencer par les deux plus jeunes qui montrent dès le matin une énergie… débordante.

Après une journée off la grande a retrouvé la santé. Hourra! Il est donc temps de penser à… manger, petit déjeuner oblige, et je vous prie de croire que les tartines ne font pas les malines.

Un rapide coup d’œil à l’extérieur et la météo semble nous offrir une fenêtre de ciel plus ou moins bleu. Nous chargeons donc les luges dans le coffre de moi (1) (voir explication plus bas) direction Sirdal pour trouver un spot-à-luge. Chose faite quelques kilomètres plus loin en bordure de route. Quelques familles se trouvent déjà sur place mais rien qui ne ressemble à la folie d’une piste de luge habituelle. Nous sommes tout de même la veille du nouvel an et les norvégiens sont très attachés à ces fêtes familiales. Nous profitons donc de la neige qui a défaut d’être fraîche est tout de même un peu gelé en surface et donc bien glissante. Certains se sentent d’ailleurs pousser des ailes et nous gratifient d’entrée de figures peu académiques comme vous le verrez sur les photos qui suivent.

(1) Coffre de moi – explication. A l’issue de l’achat du dit coffre Lulu a demandé de quoi il s’agissait, n’en ayant jamais vu sur notre voiture. Nous lui avons donc dit qu’il s’agissait d’un coffre de toit. Mais dans un petit esprit de 3 ans on fait l’association coffre de toit = coffre qui est à toi. Elle a donc décrété que c’était un coffre qui était à elle d’où le « coffre de moi ». Lorsque j’ai essayé de dire qu’il s’agissait d’un coffre de moi (sous-entendu le mien) elle m’a immédiatement corrigé : « Non! C’est un coffre de moi! » Je n’ai pas insisté 🙂

Après quelques descentes et autant de montées il est temps de rentrer au chalet non sans pousser jusqu’à la fabrique de bougies à Byrkjedal : Byrkjedalstunet. Connue pour ses bougies de fabrication artisanale pour lesquelles il y a une sorte de musée, c’est également un hôtel-restaurant où l’on peut profiter de crêpes ou autres pâtisseries locales ce que nous nous sommes empressés de faire vous vous en doutez.

Dans l’euphorie du départ nous n’avions pas prévu de repas particulier pour le réveillon du nouvel an. Honte sur nous. Nous avons donc simplement partagé un repas « normal » qui ne restera pas dans les annales gastronomiques si ce n’est par l’effet qu’il a eu sur les deux représentantes de la gent féminine les plus âgées. J’ai nommé Bibi et Delia. Il s’agissait en effet d’une sorte de ragoût, pas mauvais du tout au demeurant selon mes critères viking, mais qui aura(it) provoqué mal de ventre et 🤢 chez Delia. Décidément les filles sont un peu fragiles cette année exceptée notre petite norvégienne 🇳🇴 💪 Pour veiller un peu et occuper la marmaille nous avons remis les jeux sur la table ainsi que de simples boites d’allumettes. C’est fou ce qu’on peut faire avec de simples petits morceaux de bois : construire des plans de maisons, dessiner un robot (si si) ou faire un mini mikado. C’est la plus petite qui s’est montrée la plus patiente et la plus appliquée à ce petit jeu suivi de près par Loulou.

Les esprits étant malgré tout fatigués nous n’avons pas attendu les douze coups de minuit et nous avons sombré dans un sommeil plus ou moins agité. Je dis ça pour Delia qui a décidé de suivre l’exemple de sa grande fille en étant légèrement malade donc. Et de deux !!

Premier jour de 2020 !

Une photo valant mieux que 10 000 mots et à la suite de la nuit agitée 🤢, voici l’état d’activité des deux grandes en ce matin du 1er de l’an. Ça se passe de commentaire.

Une certaine énergie se dégage de la scène…

Il faut dire que le mal de ventre ne favorise pas l’activité physique. Heureusement vers midi les choses (et les estomacs) sont rentrés dans l’ordre. Nous avons pu profiter de l’après-midi pour retourner à la fabrique de bougie et approfondir notre « connaissance » du lieu 😉

Dernier jour (02 janvier)

Sous un ciel toujours aussi gris-blanc nous nous apprêtons à rejoindre notre foyer. Home, sweet home. Mais il nous faut auparavant passer par la case petit-déjeuner pour rassasier notre dernière crie déjà famine.

Pour bien finir ce récit (un peu long) de notre séjour je ne résiste pas à l’envie de vous faire partager une chanson chantée par notre petite norvégienne. Désolé mais il n’y a pas de sous-titre.

Le mot de la fin…

Vous ne serez pas surpris si je vous dis que nous avons apprécié cette virée, d’autant plus que je l’ai dit en début de récit. Certes il a fallu passer par les étapes de 🤢 et 🤮 mais ce serait très certainement arrivé également si nous étions restés à la maison, la faute à un je-ne-sais-quoi qui traînait et non pas au ragoût. Loin d’entamer notre enthousiasme cela nous a fait (re)prendre conscience de certaines valeurs essentielles. Pas de morale ni de jugement de valeur mais simplement la confirmation de certaines convictions et la démonstration qu’on peut survivre (au moins quelques jours) sans les artifices de la modernité qui nous envahit un peu parfois. C’était notre instant « detox » à nous 😉 et après cette période de fêtes ça ne peut pas nuire! La prochaine fois les enfants devront aller trouver leur nourriture dans la nature eux-mêmes 😉

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